Les Terres de Zuter

[HJ: DÉSOLÉÉÉ! XDDDD]

Ne se doutant de rien, Zuter se mit en direction de sa chambre lorsque soudainement, il sentit quelque chose lui aggriper les jambes. Manquant d'équilibre et surtout surpris, il tomba par terre, son dos heurtant violemment le sol. Il poussa un gémissement de douleur, regardant à ses pieds. Zuter vit le corps de la jeune femme, dans ses jambes. Il ne répondit rien, mais la colère l'envahit tandis qu'il se relevait prestement.

[HJ: *pitche des lunettes dans la gueule de Zuter XD*]

L'homme n'avait pas tardé à se redresser, ce qui ne plut guère à Sofya, qui ne savait pas avoir affaire à un assassin d'expérience. Lui jetant un regard couroussé, la jeune fille fit marche arrière, avec le regard d'un animal traqué, puis repartit à l'attaque. (HJ: violente je disais O.O)

[PDÉ: okay... je viens de remarquer un truc...tu sais quoi tu sais quoi? XD]

Sofya se mit à gigoter comme un poisson hors de l'eau, les yeux exorbités. La situation se répétait une nouvelle fois. Une terrible peur lui compressait le ventre, lui donnant l'impression d'être prisonnière d'une pièce où elle pouvait à peine bouger les orteils et respirer. Elle se mit à trembler, frigorifiée par la terreur, ne pouvant détourner le regard des yeux d'un gris glacé dardé dans les siens. Lentement, elle sentit sa vision se troubler, tandis que de fines larmes se mettaient à couler le long de ses joues. Puis, elle replia vivement ses genoux contre son ventre, les gardant serrés l'un contre l'autre.

[HJ`Non quoi?]

Zuter ne sut comment réagir lorsqu'elle partit à pleurer. Il lâcha et la vit se mettre en boule sur le sol, ses larmes coulant de plus en plus sur ses joues. Il ne savait pas comment réagir. Il lui était assez rare de voir quelqu'un pleurer dans son entourage, celui-ci ayant été, plus particulièrement, au cours de son existance, que haine et colère.

Soupirant, Zuter prit la jeune fille, couchée par terre, et alla la porter dans son lit pour qu'elle dorme....et aussi pour qu'elle arrête de lui tomber sur les nerfs.

[HJ: Les deux aiment pas se faire toucher XDDDD]

Hoquetant de terreur, les larmes amères de la peur coulant toujours sur ses joues blafardes tels des ruisseaux serpentant dans la forêt, Sofya réalisa que les eaux de la rivière avaient brisé leur lit de glace, laissant place au printemps. L'hiver, en quelque sorte, était terminé, emportant avec lui ses souffrances. On la prit comme une enfant et, pourtant, cette fois-ci, la jeune femme ne résista pas. Au contraire, quelque chose lui soufflait désormais qu'elle devait avoir confiance en cet homme. Qu'il n'était pas comme les autres membres du sexe masculin. Qu'il était, d'une certaine manière... comme elle. Les âmes souffrantes savent toujours se reconnaître, et ce même à des lieux de distance.

Toujours roulée en boule, voyant le lit approcher à une vitesse fulgurante, Sofya préféra pourtant reserrer sa couverture autour de son corps frêle, avant de laisser aller molement sa tête contre le torse de l'homme. Elle était épuisée par toutes ses aventures de la journée et, pourtant, quelque chose l'intriguait. Elle avait entendu quelque chose sortir de la bouche de l'Autre. Quelque chose qui ne ressemblait guère aux grognements des animaux ou à ceux qu'elle émettait parfois. Des... paroles? "Reste assise"... Sofya fronça légèrement les sourcils, commençant à cligner des paupières sous l'effet de la fatigue. Pourtant, elle devait faire cet effort. Cet effort d'aller puiser dans ses connaissances ancestrales. Dans son violent passé...

-Quo...Quo... ment tappelles..., marmonna-t-elle en levant son regard sombre et étrangement intrigué vers l'homme.

[HJ: permission admin pour avancement plus vite dans le temps ^^]
[HJ2: Na Zuter, aucun moyen d'avoir la paix ^^ Surtout que pour toi l'enfer commence XD]

Dans la pièce plongée dans la pénombre s'infiltra imperceptiblement un doux et chaud rayon de soleil matinal, créant une mince ligne dorée sur le bois du plancher, premier signe de la domination de la lumière du jour sur les ténèbres de la nuit, dont les acollytes - ombres et obscurité - se retiraient désormais craintivement dans un coin de la pièce. Sofya, repliée sur elle-même sur le matelas, cligna des paupières en gémissant d'inconfort et en plissant le nez, comme un chat dérangé dans son sommeil. S'il ne s'était pas agit de ce mince rayon lui iritant la rétine, la jeune femme serait volontier restée au lit à prendre un bain de soleil.

Après quelques secondes, elle se redressa péniblement sur sa couche, prenant appui sur le mur pour ne pas tomber par derrière, et laissa errer son regard sombre sur la pièce simplement meublée. Puis, elle posa ses pieds tremblants sur le plancher encore froid tout en resserrant sa couverture autour d'elle. Combien de temps avait-elle dormi? Sofya ne le savait pas et ne voulait pas le savoir. Après tout, le temps n'était qu'un système de calcul inventé par des humains désirant se compliquer l'existance. La jeune femme se souvenait d'avoir été plongée dans une sorte de sommeil comateux duquel elle n'avait sorti que pour manger le peu qu'elle pouvait. Désormais, cependant, elle était assez forte pour avoir légèrement conscience de ce qu'il l'entourait et se tenir droite sans retomber mollement sur l'oreiller.

Prenant appui sur le bord du matelas, Sofya se leva lentement sur ses jambes chancelantes, allant avec la démarche d'un ivrogne vers la porte, sur le cadre de laquelle elle s'adossa pour prendre un peu de répis. Le drap tomba sur le sol, formant un amas blanc, ne lui laissant plus qu'une chemise trop grande pour elle qui lui arrivait aux genoux. Ce fut à cet instant que ses yeux sombres se posèrent sur... de la nourriture! Longtemps, Sofya n'avait vécu que pour la nourriture. Animée par le désir de se remplir la pense, la jeune femme s'avança en titubant vers la table de la cuisine, n'ayant d'yeux que pour ce qui s'y trouvait. Sans porter attention aux allentours, elle se mit à s'empifrer, soulagée de sentir la nourriture tomber par gros morceaux dans son estomac affamé.

[HJ: Tu veux te faire bouffer les doigts? O.O]

Malgré le goût légèrement carbonisé de la nourriture servie, Sofya avait dévoré le repas à pleines mains, le regard fixé sur le vide. Après tout, en comparaison au gazon ou à la viande pourrie qu'elle avait dû ingérer dans le passé, ce que cet homme lui servait ressemblait à un buffet digne du plus grand roi! Cependant, la jeune femme - qui, outre ses traits délicats, ressemblait davantage à un frêle et jeune garçon de cinq pieds deux avec ses cheveux courts qui ondulaient sur son front blafard - remarqua avec consternation qu'il ne restait plus rien dans son plateau, quand une main entra dans son champ de vision, tenant à bout de doigt une morceau de viande.

Sans demandre son reste, elle s'en empara et se mit à manger, puis ensuite lever le regard vers l'homme aux cheveux immaculés, pour baisser aussitôt ses yeux sombres sur le plancher. Après la semaine qu'elle avait passée chez lui, il ne l'avait pas touchée comme tous les autres de son sexe, ce qui lui avait vallu une confiance sans limites de la part de Sofya. Cependant... elle n'abominait ses yeux. Des yeux gris. Pâles, certes, mais gris tout de même.

Sofya termina de manger sa pitense en poussant un soupir. Elle avait peut-être repris un peu de poids, mais elle avait toujours faim! Son regard erra sur la petite pièce, tout simple et ne dénottant aucune présence féminine entre ses murs. Puis, elle se mit à fixer l'homme, sans pourtant le regarder dans les yeux. La jeune femme se glissa de sur son siège et se dirigea de sa démarche mal assurée vers le dit monsieur. Elle observa durant un temps sa chevelure avec attention et en tira de nouveau une mèche, avec plus de douceur que la première fois. Le nez de Sofya se plissa légèrement alors qu'elle fronçait les sourcils.

-T'appelles?! demanda-t-elle de nouveau.

Encore cette question. À chaque fois qu'il avait réveillé la jeune femme pour la nourrir, elle lui demandait toujours son nom. Ce ne fut que dans les derniers jours qu'elle arrêta de le lui demander. Mais à son plus grand malheur, elle recommençait. Agacé, il se décida donc à lui dire, se disant qu'elle allait arrêté de l'énerver et sûrement de lui parler.

-Zuter, soupira-t-il.

Il se leva de sur la chaise où il était assis et se mit à ramasser la table.

-U... Uter... Ter... Zut.. er... Zuter! répéta lentement Sofya.

Elle continua de prononcer ce nom jusqu'à ce qu'elle puisse l'articuler sans problème, aucun sourire de triomphe sur son visage figé dans le marbre de l'indifférence. Toujours droite comme un piquet, la jeune femme observa le dit Zuter jouer aux femmes de ménage dans cette petite maison qui ne semblait pas en ordre. Cet homme avait dû vivre seul durant de longues années pour qu'une femme n'ait pu établir son empire sur sa retraite. La retraite... pourquoi vivait-il en solitaire alors qu'il était encore si jeune?

Sortant de ses pensées, Sofya se dirigea en titubant vers Zuter et se glissa avec fluidité devant lui en coupant ses mouvements. L'air toujours aussi indifférent, comme si elle ne pouvait ressentir rien d'autre que des émotions dites négatives, la jeune femme agrippa la main de l'homme et la pointa vers elle.

-Sofya, fit-elle, une certaine autorité perçant dans sa voix de plus en plus claire.

[PDÉ: Heureusement que j'étais là pour te le rappeler, pas vrai? -_-'' XD]

Sofya cligna lentement des paupières, retournant à Zuter le miroir de son propre regard. Pour la première fois depuis une bonne semaine, l'homme avait eu un mouvement de recul, comme si quelque chose l'avait effrayé. Comme si... un événement était resurgit des méandres du passé afin de lui inspirer la peur et la haine. Car c'était bien un éclair de profond dégoût qui était passé par les yeux pâles de son bienfaiteur..

Sans se préoccuper de sa réaction, la jeune femme suivit l'homme aux cheveux immaculés à l'extérieur, sa longue tunique battant contre ses jambes encore maigres. Au plus grand malheur de Zuter, c'était le commencement d'une torture auditive des plus souffrantes pour ses pauvres oreilles qui ne devaient guère supporter la parole humaine pour que l'ancien dragonnier ait tendance à s'isoler ainsi. En effet, Sofya se mit dès lors à le suivre comme son ombre, parlant comme une pie, bien décidée à réaprendre à se faire comprendre. Rapidement, la jeune femme, qui avait un fort instinct de survie malgré sa frêle carrure, reprit un peu de poids. Ses cheveux brun sombre repoussèrent jusqu'à lui tomber devant les yeux, obstuant de temps à autre une partie de sa vue et lui donnant parfois l'air d'un jeune garçon freluqué, bien que ses traits fussent impossibles à confondre avec ceux d'un homme tant leur délicatesse était toute féminine.

Un matin, elle relevant ses manches, s'attaquant à un ennemi de taille pour une femme qui n'avait jamais fait rien d'autre de ses mains que de griffer le sol: la cuisine. Elle n'avait pas de talent particulier en la matière, du moins selon elle, mais parviendrait certes à vaincre Zuter à plate couture, dont la nourriture était aussi mangeable que du roc. Prenant un gros chaudron, Sofya le traina cahin-caha jusqu'au poêle, dans lequel elle créa un feu. Les flammes léchèrent rapidement le bois, émettant une douce chaleur.

-Au travail..., murmura-t-elle.

Cinq minutes plus tard, il était possible d'apercevoir un nuage de fumée monter en spirale de la fenêtre de la cuisine... (XD)

En l'espace de quelques secondes, Sofya avait goûté à la joie des montagnes russes, passant de la cuisine fumante à la fraicheur de l'extérieur en ayant l'impression de voler. La jeune femme écarquilla les yeux en apercevant Zuter l'apostropher avec tant de hargne. Elle l'observa un temps, avant de baisser le regard sur ses pieds, image même de la soumission à laquelle elle avait trop souvent été contrainte lors des dix précédentes années. De plus, elle détestait les yeux de cet homme, qui lui lançait présentement des poignards glacés. Des yeux gris...

-J'ai essayé de faire de la nourriture..., couina Sofya. S'il te plait, tape pas...